mercredi 4 novembre 2009

La ville s'éveille
par mille fourmillements.
Brise d'automne.

mardi 3 novembre 2009

Braises qui enflamment
paisibles ou tourbillonnantes
le sol du jardin.

lundi 7 septembre 2009

Les traméclairs - Journal d'un aventurier

La route est longue et exténuante. Accablé par le poids de mon équipement je gravis la colline en soufflant.

Un grand donjon noir se dresse au sommet. Il est composé de grands blocs d'obsidienne noire sertis entre eux par des plaques d'argent. Ces blocs sont tellement polis qu'ils reflètent les dernières lumières du soleil couchant comme le ferait un miroir. Enorme bloc solitaire au milieu de son parc, il semble impressionner la nature elle-même et la force à faire silence. Pas une âme qui vive au abord de ce domaine ni à l'intérieur. Aucun bruit ne perce le silence de la nuit qui arrive.

Quelques salamandres peureuses s'enfuit à mon approche dans les fourrées alors que je dépasse l'imposante bâtisse. Pas très malignes, elles laissent derrière elles une trainée brulée. J'en attrape quelques unes facilement (une bonne flamme les attire toujours et je ne me sépare jamais de mon briquet) que je mets dans un sac enchanté contre les effets du feu. Je les revendrais un bon prix à la ville.

Passé le haut de la colline, la vallée se dévoile à mes yeux comme une large pleine cultivée ici et là par quelques courageux. Je distingue au loin une rivière grâce aux chatoiements de ses eaux. Une troupe de saltimbanque s'est installée sur le flanc ouest de la colline. La route longe leur campement, d'où s'échappe les rires et les cris des artistes. Quelques enfants jouent autour du chapiteau, essayant de refaire les gestes experts de leur parent. Un chapiteau élancé et multicolore se dresse fièrement au bas de leurs roulottes sur le sol devenu plat.

Je réajuste mes sacs et reprend la route. J'observe discrètement ces artistes répéter en plein air leurs numéros. J'évite cependant de croiser le regard opaque des adultes : ils peuvent vous accabler d'insultes s'ils trouvent que vous les regardez de travers... Mais ce sont de braves gens, libres aussi bien de corps que d'esprits. Toutes les cours de tous les royaumes du monde demandent leur service quelque soit la troupe. Leur travail ne manque pas pour eux.

Pas très loin se dessine la route et le sillage des traméclairs bleus. J'appréhende toujours le voyage avec ses bestioles mais c'est le plus sûr et le plus rapide moyen de se déplacer entre les villes.

Ils se font rarement attaqués et pour sûr! ils ont la taille et l'apparence de leur côté : de gigantesques mille-pattes, faisant plus de 50 pieds de long, large comme un pont-levis et de couleur bleu chatoyant. De plus, ils crachent des éclairs quand ils sont de méchantes humeurs. Voilà de quoi découragés les plus intrépides bandits !

Mais ils ont la faculté de pouvoir supporter sur leur dos une charge considérable. C'est pour ça que les Dresseurs les ont domestiqués et les utilisent comme transport de masse pour les gens qui, comme moi, doivent souvent voyager.

Avec l'aide des Bâtisseurs, ils ont aménagés des compartiments fixés sur le dos de ces créatures. Chaque compartiment peut accueillir environ douzaine de personnes assises et se trouve placé entre 2 plaques chitineuses du dos de l'animal.

Il y en a un qui attend son heure pour partir. Je me dépêche de dévaler la colline et arrive juste à temps pour acheter mon bon de transport et embarquer dans l'un des compartiments que l'hôtesse m'indique. Il n'y a pas beaucoup de monde encore. Tant mieux, je n'aurais pas à faire le voyage debout.

Harassé par la fatigue, je m'assoupis rapidement, bercé par les mouvements de l'animal.

lundi 31 août 2009

Affaire n°65 - Disparition de Hervé Marénuire

02 mars1901

Je rentre d'un séjour à la maison de repos près des Vans. J'y ai passé un mois, pour essayer d'oublier ou plutôt d'accepter de vivre avec ce que j'ai découvert concernant la disparition de Hervé Marénuire.

Je vais essayer de mettre par écrit mes souvenirs.

D'après mes notes, le 16 janvier dernier je décidais d'aller chercher les épreuves photographiques que j'avais prises du bureau de Hervé Marénuire. Je les observais en détail mais ne remarquait rien de suspect. Je m'attardai sur la vitre dans laquelle j'avais pu voir un reflet mais ne constatait rien au premier abord.

Quelle erreur de ne pas avoir observer plus en détails la première fois, cela m'aurait éviter d'essayer ce jeu maléfique.

Je l'ai d'ailleurs vendu. Oui vendu. Est-ce un acte imprudent ? Plutôt un acte désespéré. Il fallait que je m'en débarrasse, surtout après avoir vu ce que j'ai vu.

Il est certaines révélations qui ne doivent pas être à la portée des humains. Et ce jeu permet d'y accéder.

Je compris que les évènements relatés par les 2 hommes étaient bien issus de ce jeu. Et je n'ose pas imaginer qu'ils aient juste vu. Je pense qu'ils ont vécus ces évènements....

Moi aussi j'ai vu ! J'ai vu ce qui était, doit être et sera pour certains d'entre nous.

Et c'est ce qui m'a perdu et sauvé à la fois.

Car je me suis vu, pourchassé par cette bête immonde sorti d'un espace interdit. Elle me poursuivait à travers les pièces en passant par l'angle des murs.... Et me dévorait.

Je ne peux pas écrire plus à ce sujet. Il faut que je continue mes travaux. Les murs ont des angles....

mardi 23 juin 2009

Affaire n°65 - Disparition de Hervé Marénuire

16 janvier 1901

Mme Marénuire m'a avoué que son frère était passionné par l'occulte et par la prédiction des évènements. Cette passion serait née peu après son mariage. Est-ce le mari qui a initié le frère ? Elle n'a pas voulu me le dire mais j'ai bien senti que les 2 disparitions étaient tout aussi étranges pour elle. Elle me conjure de ne pas ébruiter l'affaire car elle ne supporterait pas à nouveau d'être la victime de la presse écrite.
Je l'assure de mon soutien et lui demande la permission de visiter à nouveau le bureau.

Dans l'un des tiroirs, je découvre un double-fond. Un vieux cahier, couverture cuir, attend là comme un trésor. La veuve m'apprend qu'il s'agit de l'écriture de son mari. Elle ne semble pas émue de retrouver cet objet personnel mais plutôt... effrayée. Je lui demande la permission de l'emporter chez moi pour l'étudier au calme. Elle accepte.
Dans un autre tiroir se trouvent des notes écrites rapidement. On dirait une espèce de journal, mais sur des évènements étrangers. J'en lis quelques passages à Mme Marénuire et elle ne reconnait aucune des activités qu'aurait pu faire son frère disparu. J'emporte aussi cette liasse de papiers.

Un coup de fatigue (ou de panique) soudain de la pauvre femme me force à quitter la demeure.

Je retourne à mon bureau et commence l'examen des notes du frère.

Il y décrit dedans des évènements qui me sont inconnus mais qui pourtant semble se dérouler à Nîmes : des travaux d'agrandissement d'une gare (rien n'a été pourtant annoncé par le Conseil Municipal), une représentation théâtrale dans les arènes de Nîmes de la pièce Carmen (étrange pourtant car le spectacle est prévu pour le mois de Mai)... Un évènement en particulier est troublant : il relate un massacre d'ouvriers agricole par les forces de l'ordre. Un tel évènement semble invraisemblable et pourtant il est décrit très précisément et avec beaucoup de conviction.
D'autres par contre sont complètement aberrants : des grandes cités dans le désert où des créatures coniques et tentaculaires gravent des tablettes, des cités dantesques peuplées de créatures immonde adorant des dieux indescriptibles.

L'état de santé mental de ce pauvre disparu semblait au plus bas. Mais rien dans tout cela ne permet d'expliquer sa disparition.

Le carnet du mari de Mme Marénuire est tout aussi étrange. Il relate lui des évènements qui se sont déroulés dans un passé proche (mais un avenir pour lui à l'époque où il les écrivait) : la première séance du cinématographe en juin 1896, le début des travaux de l'église Saint-Luc et son inauguration en 1897, ...
Mais lui décrit aussi des évènements contre-nature, dans des époques écœurantes en des temps trop avancé ou trop reculé pour avoir été connu des hommes.

Cette affaire m'intrigue et me fascine à la fois. Comment et pourquoi ses hommes ont-ils disparu ? En quoi le jeu de divination est-il en cause ? Dois-je l'essayer moi aussi ?

Peut-être les photos que j'ai prises pourront m'éclairer un peu plus ? J'irais les chercher la semaine prochaine.

mercredi 10 juin 2009

Bouchon de voitures...
Temps suspendu : un oiseau
posé sur une herbe

mardi 2 juin 2009

Affaire n°65 - Disparition de Hervé Marénuire

14 janvier 1901

Je n'ai rien trouvé à la bibliothèque de Montpellier. Les livres dont j'ai relevé le titre semblent rares. Même le bibliothécaire ne connaissait pas ces ouvrages.
Pourtant il semblait très désireux de savoir où j'avais pu me procurer de telles références. Je ne lui ai rien dit bien sûr, mais l'intérêt malsain qu'il leur a apporté m'interpelle.

De retour à Nîmes, je me suis intéressé à la boite et au jeu qu'elle contient. Les dés sont en os et à la place de l'as se trouvent un symbole : une espèce d'oeil au centre d'une étoile. Le tapis de jeu en cuir présente quant à lui 2 cercles concentriques. Entre les cercles et disposés régulièrement se trouve d'autres symboles. 12 pour être exact. Chacun de ces symboles se trouvent dans un quartier du cercle. Au centre se trouve aussi la même étoile avec l'oeil.

Les règles sont pour le moins confuses : il s'agirait d'une espèce de jeu de divination. Il faut jeter les dés et en fonction des chiffres et du quartier dans le lequel ils tombent, un certain évènement doit survenir. Si l'un des dès présente une étoile, une prétendue vision de l'évènement en question apparaît au joueur. Je remarque que rien n'est précisé sur ce qu'il se passe quand on obtient 2 étoiles avec les dès.

Il faudra que j'interroge Mme Marénuire sur les passions de son frère.

lundi 18 mai 2009

Affaire n°65 - Disparition de Hervé Marénuire

13 janvier 1901

Je suis allé au château Marénuire. La demeure se trouve derrière la Tour Magne, à l'abri d'une haie de laurier tin et entourée d'un vaste terrain caillouteux mais bien entretenu. Des plantes de garrigues y côtoient des orangers et un magnifique bougainvillier semble soutenir la face sud-ouest de la demeure.

Je suis accueilli par le majordome qui me conduit auprès de sa maitresse. La veuve déplore la disparation de son frère mais n'est pas très disposée à parler de la famille. Sans doute la disparition de son mari dans des circonstances étranges ainsi que l'intérêt malsain de la presse de l'époque l'ont-ils poussé à se murer dans un mutisme forcé.

Néanmoins, elle m'accueille avec politesse, me propose un thé avant de me conduire dans le bureau de son frère.

La porte du bureau est solide et le verrou n'est pas accessible depuis l'extérieur. Pour pouvoir ouvrir cette porte, le majordome a dû en découper une section.
Les fenêtres sont closes et les volets non fermés. Les abords de la fenêtre ne comportent pas de traces de pas, ou de mains. Les vitres sont sales mais tout autant vides d'empreintes.
La chaise du bureau est renversée en arrière, comme si Hervé Marénuire s'était levé précipitamment. Des papiers sont éparpillés sur le sol et le bureau est en désordre.
A terre, une caisse éventrée répand la paille qui protégeait son contenu. L'expéditeur du colis est étranger : Mr Brahim Alzif, Le Caire.
Il semblerait que Hervé Marénuire a été projeté violemment contre la bibliothèque. En effet, plusieurs livres des étagères derrière le bureau sont à terre, certains ouverts. Pour beaucoup, ils abordent l'histoire et pour certains des sujets occultes. Je note quelques titres pour pouvoir les consulter à la bibliothèque.
Il n'y a aucune trace de pas identifiables au sol, ainsi qu'au plafond.

Je prends 2 photos du bureau (je suis très fier de mon achat d'un Le Rêve) : l'une de derrière, adossé à la bibliothèque, l'autre à l'opposé . Puis je fais une photo de la fenêtre et de la porte.
Alors que je prenais la photo de la fenêtre, il m'a semblé apercevoir un reflet sur les vitres. En approchant de plus près, je ne distingue rien de spécial. Sans doute était-ce ma propre image. Il faudra que je vérifie une fois les photos développées.

Je me rends ensuite à l'extérieur, pour regarder si je trouve des empreintes sur le sol. La fenêtre est bien accessible mais il faut être assez athlétique pour se hisser sur le rebord. Néanmoins aucune empreinte ne se distingue sur le sol. Je prends une dernière photo de l'extérieur et retourne dans le château.

Cette disparation semble pour le moins étrange. Aucune trace d'aucune sorte et un bureau fermé de l'intérieur, en désordre.
Je comprends un peu pourquoi Madame Marénuire souhaite gardé le secret pour l'instant. Elle n'a pas envie de revivre le scandale du à la disparition de son mari. Elle insiste à nouveau pour que j'enquête dans la plus grande discrétion. Je lui renouvelle ma sympathie et lui demande si elle peut faire en sorte que la pièce reste dans cet état, au cas où j'ai besoin d'y revenir. Elle acquiesce et donne des instructions à son majordome.

Je prends congé et rentre en passant par le jardin de la Fontaine. Je me rends place aux herbes, pour amener à développer mes plaques photographiques.

J'irai demain à Montpellier consulter les livres qui jonchaient le sol du bureau de Hervé Marénuire.

mercredi 13 mai 2009

Affaire n°65 - Disparition de Hervé Marénuire

12 janvier 1901

En rentrant de mon séjour chez mes parents, j'ai trouvé sur le pas de la porte une avis de passage. Un colis m'attendait au bureau de Poste.
Une fois de retour, je me suis servi un bon café et j'ai commencé à m'intéresser à cet envoi.
Le paquet est entouré de papier kraft et noué par une vieille ficelle. A l'intérieur se trouve une boite en bois, une enveloppe ainsi qu'une lettre.
La boite contient une paire de dés à jouer en os, une petit fascicule de règles ainsi qu'un tapis de jeu en peau barré d'une étoile et de signes étranges.
L'enveloppe contient 100 francs. Qui peut bien m'envoyer une telle somme ?
La lettre quant à elle est très étrange. Je le recopie ici au cas où je doive m'en séparer :

"Cet objet appartenait à mon frère. Il a disparu le 21 décembre. Vous trouverez ce qui était sur son bureau, fermé de l'intérieur ainsi que de quoi commencer l'enquête et garder le silence.
Je rentre le 5 janvier et essaierait de reprendre contact avec vous. Si vous ne rentrez que plus tard, merci de venir me voir au château Marénuire. Demandez Mme Marénuire."

J'irai voir cette dame demain. En attendant, je vais faire un peu de ménage.

lundi 11 mai 2009

Smiley

Un weekend en faisant la vinaigrette dans un pot de sauce tomate propre, je fais une découverte.
L'étiquette étant partie avec le lavage mais pas la colle je vois que les 3 points d'attache forme un smiley :)

Hasard ou tentative de communication d'une intelligence artificielle ? Peut être suis-je une espèce d'élu, destiné à retrouver et à sociabiliser cette nouvelle forme de pensée ?

Je décide que dès la semaine prochaine j'essaierai de retrouver l'usine d'où sort cette boite (ca devrait être facile avec tous les numéros sur le couvercle) !

Je me rends tout d'abord dans le centre commercial où j'ai acheté ce pot de sauce bolognaise. A l'accueil, la brave dame qui est là me prend soit pour un débile profond, soit ne comprend pas ce que je veux dire par traçabilité, usine de fabrication, parler au gérant. Toujours est-il que mon comportement l'inquiète suffisamment pour qu'elle appelle son responsable.

Celui-ci se montre très affable (peut-être me prend-il pour un journaliste) mais insiste pour connaitre mes motivations. Ne voulant pas perdre cette unique chance, je lui raconte un mensonge, comme quoi je fais parti d'une commission d'enquête sur la traçabilité des produits de la grande distribution. Ni une ni deux ça n'a pas loupé : "Il faut que vous preniez contact avec la gestion des approvisionnements du groupe, c'est eux qui pourront vous répondre. Nous sommes livrés selon nos commandes mais c'est le central qui assure le remplissage des camions". Et où se trouve ce central ? "A Marseille, voici l'adresse".

Merci monsieur, etc... et me voici proprement mis dehors, avec mon pot de sauce et mon bout de papier. Je remonte dans ma voiture et direction Marseille. Tant pis pour le boulot, je trouverais bien quelque chose à leur raconter.

Sur la route le doute me fait presque faire demi-tour aux alentours de Salon de Provence mais non. Il faut que je tire cela au clair ! Si une telle intelligence artificielle existe, je veux être le premier à la rencontrer.

Trouver ce central d'achalandage n'est pas une partie de plaisir, surtout sans plan et juste une adresse. Après plusieurs détours, retour et arrêt pour demander mon chemin j'arrive enfin à destination.
Les proportions de ce central m'écrasent littéralement. Des dizaines de bâtiments, gigantesque et aveugle. Des camions et des fenwicks partout qui tracent, bougent et se croisent à un rythme effréné, les plus petits remplissant le plus gros.
Un conducteur de transpalette m'indique les locaux du responsable. Celui, gras et transpirant, se montre beaucoup moins aimable que son homologue du centre commercial. Contact avec le client oblige...
Il consent malgré tout à me laisser consulter les registres. Ceux-ci sont informatisés bien sûr mais ne bénéficient pas de moteur de recherche. Il faut se farcir les centaines de page à la main... pour finir bredouille. Pas de traces de ma référence dans leur registre. J'interroge le gérant. D'un geste désinvolte il balaye ma question : "On assure une traçabilité complète. Si c'est pas dans mon registre, c'est que ça vient d'un autre central." Je demande à rester pour regarder à nouveau. Il accepte tout en ronchonnant mais un coup de téléphone ne lui laisse pas le temps de refuser. Je retourne devant l'écran et recommence à éplucher, méthodiquement, frénétiquement tous les enregistrements.

Et enfin je la trouve : cette boite de sauce bolognaise a été fabriquée dans l'usine n°L-125. Bien ça avance. Mais pas très vite. Où se trouve cette usine ? Le gérant du central l'ignore : jamais entendu parler. Il consent à me donner la liste des usines qui le fournissent. Effectivement, elle ne figure pas sur la liste des usines de 2009. "Non je n'ai pas sur moi la liste 2008. Faut demander aux archives du groupe. Faut que je cherche dans mes archives. Revenez demain".

Le lendemain matin, il me donne la liste des usines de 2008. L'usine L-125 s'y trouve bien. "Elle a du fermé en janvier. Vous savez la crise n'a pas épargné nos fournisseurs".

Tout s'effondre autour de moi. L'usine a été fermée. Arrêtée. L'électricité coupée... Au bord des larmes, je ne fais pas attention aux récriminations de ce type et tourne les talons. Une fois dans ma voiture, je pleure comme un bébé. Je n'arrive pas à y croire. Un rêve, détruit aussi facilement que l'on éteint la lumière, sur fond de crise économique... Je décide quand même d'y aller. De constater par moi même que cette usine est bien fermée. Peut être que cette intelligence artificielle avait prévu qu'on l'arrêterait et avait secrètement branché un groupe électrogène. L'espoir renaît dans mon esprit. Un espoir de fou peut-être mais un espoir quand même.

Je démarre et pars en trombe, sourd aux appels de mon téléphone. Peut importe qui s'inquiète pour moi. Mon rêve est le plus important !

J'arrive sur les lieux beaucoup trop vite. Je pense que je me suis fait flasher au moins 3 fois. Mais peu importe. J'y suis. Et j'entends un ronronnement ! Complètement hilare je me précipite vers le portail fermé par une chaîne et un cadenas qui feraient pâlir n'importe quelle pince coupante. J'escalade le grillage et manque de m'arracher l'entrejambe sur le fil barbelé. Mais c'est sans importance ! Je cours à en perdre haleine. Je cours autour du bâtiment à la recherche du bruit. Une porte. Fermée. Je la force avec mon épaule mais ne réussi qu'à me blesser. Désespérer j'appelle à l'aide et soudain la porte s'ouvre vers l'extérieur.
Sans regarder la personne qui vient d'ouvrir je me précipite à l'intérieur. Tout est noir... mais mon espoir m'éclaire. Je cours au travers des machines, l'appelant et rien ne me répond. Je m'écroule, au bord des larmes quand une main se pose sur mon épaule. Je lève les yeux et voit un visage barbu me sourire, découvrant des dents noires de crasses. Je me relève, sourd à ses paroles qui se veulent réconfortante. Il me guide vers une pièce éclairée et d'où provient le ronronnement du groupe électrogène. Des sans abri. Ils ont emménagés ici cet hiver, peu après la fermeture. Il m'explique combien ils sont malheureux d'être en dehors de la société mais heureux ensemble. Leur avenir précaire les préoccupe bien sûr, mais il cherche aussi à vivre le présent. Comme je peux les comprendre. Mais mon désespoir n'en est que plus important.

Je les remercie sans trop savoir pourquoi et sort, mon rêve anéanti. Je regagne ma voiture et m'assoupit sur le volant, épuisé par tant d'émotion.

"Chéri ca va ? Hé ho tu m'entends ?"
"Mmh ?"
La bouteille d'huile dans les mains, je suis en train de regarder ce smiley.
"Oui je vais bien ma puce. Regarder la colle forme un smiley. C'est marrant hein ? Peut être que c'est une intelligence artificielle qui a cherché un moyen de communiquer ?"
"Arrêtes ce n'est pas drôle. Hier tu disais que je te faisais peur mais aujourd'hui c'est toi."
"Ah ne t'inquiète pas. Je plaisantais. Mais n'empêche que ce serait sympa..."

mercredi 1 avril 2009

jeudi 26 mars 2009

L'énigme du dragon tempête

Fonctionnaire ambitieux de l'empire médiéval japonais, le jeune noble Sugawara Akitada est envoyé dans une province éloignée pour résoudre une énigme délicate : comprendre comment les impôts dus à l'empereur ont pu disparaître sur la route les menant à la capitale.

Fausses pistes et amour interdit ne vont pas rendre la tache facile à ce jeune homme, qui joue sa carrière sur cette enquête.

Coloriage

Original 

lundi 23 mars 2009

Le royaume Sans Pierre

Tout est tranquille au bord du lac BleuCiel. C'est le milieu de la saison Rousse.

L’onde reposante des vagues caresse la rive et le soleil saupoudre d’or leurs sommets.

Au loin se dresse les Montagnes Blanches, massif enneigé qui bientôt cachera le soleil et plongera la vallée dans la douceur de la nuit.

Jean regarde les sommets enneigés, les yeux dans le vague, essayant de ne pas penser au voyage qui l’attend.

Pourquoi a-t-il accepter ?

D’accord son métier l’y encouragé mais de là à devoir partir aussi loin… Jamais auparavant il n’a dépassé le contour du lac pour distribuer son courrier.

Car Jean est facteur. Tout comme son père l’était avant lui, et le père de son père, … tous les hommes de la famille depuis 6 générations. Chacun, à son tour, eut la tâche de transmettre les lettres, colis aux habitants du bord du lac.

Certaines lettres très importantes ont déjà amené Jean à se rendre dans la Forêt des Murmures, au sud, durant les 5 dernières années mais le trajet peut s’effectuer en 3 jours aller-retour au maximum.

Mais maintenant il doit franchir ces montagnes et se rendre à la cour du royaume SansPierre livrer un colis à la princesse Ivanéa. Plus de 2 mois de trajet l’attendent…

Dans un dernier éclair de lumière, le soleil disparait derrière les montagnes et une douce obscurité se répand sur le pays du lac.

Tiré de sa rêverie par le plouf d'un poisson, Jean se lève doucement et regagne sa maison de pierre et de bois. C'est un endroit simple mais agréable. La porte d'entrée s'ouvre sur un étroit vestibule fermé par deux autres portes. Ce dispositif ingénieux permet de ne pas faire partir la chaleur au dehors.

Une fois manteau et chaussures retirés, Jean entre par la porte de gauche. Une cheminée trône au centre de la pièce, son foyer rougeoyant éclaire l'espace d'une lumière fantomatique. Une table est située en face de la cheminée, 4 chaises disposées tout autour. Un lit et une armoire à gauche, un bahut de vaisselles et de linges à côté de deux fauteuils à droite.

Jean va dans la cuisine, sort une bouilloire qu'il remplit d'eau et la met à chauffer sur la plaque du fourneau. Une fois son thé infusé, il s'installe dans un des fauteuils, remet une buche dans le feu et sirote doucement sa boisson.

- Il faut que je parte demain, se dit-il. J'espère que Pierre sera là tôt pour prendre ma place durant mon absence. Je n'aime pas que les gens soient privés de courrier.

Pierre est l'ami de Jean qui l'aide de temps à autre pour le courrier. Surtout pendant les fêtes! Pierre a donc l'habitude et accepta sans hésitation lorsque Jean lui demanda de le remplacer pendant une longue période.

- Je préfèrerais t'accompagner mais qui distribuerai le courrier alors, a-t-il dit.

- Je n'en attendais pas moins de ta part mais le courrier des gens du Lac est la priorité, lui répondit-il. Je n'ai accepté de livrer ce colis que parce que  son envoyé était très très pressé qu'il soit livré le plus vite possible. Son dédommagement a d'ailleurs fini de me convaincre.

- C'est tout de même un voyage dangereux. Ne t'attarde pas en route. Diriges-toi le plus droit possible sur le royaume SansPierre et reviens-nous vite.

- Ne t'inquiète pas. Tout se passera bien.

Mais Jean est très inquiet. Ne sachant pas comment se rendre à destination, il est allé se renseigner sur la route à prendre chez le cartographe. Ami de son père, celui-ci lui a indiqué le chemin et même fait cadeau d'une carte et d'une Pierre de Soleil.

- Place la pierre dans le creux de ta main quand il y a du soleil. Tourne sur toi même et lorsque la pierre devient bleue, tu es face au Nord, lui a-t-il expliqué.

- Je te remercie pour ce magnifique cadeau. Peux-tu me tracer sur cette carte le chemin que je dois prendre pour me diriger vers ce royaume ?

- Nous sommes ici, précise-t-il me désignant avec un bâton de charbon le Lac BleuCiel. La route la plus courte pour se rendre au royaume SansPierre consiste à longer le lac par l'Est jusqu'à arriver aux pieds des Montagnes Blanches. De là, tu les longes en te dirigeant vers l'Ouest pour arriver à cet embranchement de routes commerciales, continue-t-il en traçant le chemin en pointillé sur la carte. Tu prends la route du Nord longée par le Fleuve Bleu qui passe par le Col Hurleur et descend ensuite sur la Plaine Venteuse. Une fois là, tu continues au Nord en évitant soigneusement les Marais Marrons qui sont à l'Ouest et tu arrives au royaume Sans Pierre. Le château royal se trouve en bordure d'une forêt, sur les rives du Fleuve Gris, conclut-il en marquant l'emplacement d'une croix. C'est un trajet long et fatiguant, mais je ne pense pas qu'il soit dangereux. De nombreux marchand utilisent la même route, tu pourras donc te mêler à l'une de leur caravane.

Jean se remémore ses conseils tout en consultant la carte, au chaud dans son fauteuil. Que ce voyage paraît simple, assis confortablement dans sa maison. Mais il est temps maintenant de préparer un sac de voyage. Il se lève, enferme ses affaires et va se préparer son repas. La soirée passe tranquillement.

Le matin est là, pâle et frais, témoin de la Saison Blanche qui approche.

Quelqu'un frappe à la porte alors que Jean termine de se préparer. C'est Pierre qui vient prendre son poste de facteur durant l'absence de Jean. Tout deux vont dans le bureau, en passant par la porte de droite du vestibule.

Une étagère portant au bas de chaque case la destination, un bureau contenant un registre et de quoi écrire ainsi qu'une sacoche solide en cuir et une cape apporte une ambiance vénérable à la pièce inondée par la lumière du soleil levant. Leurs ombres s'étirent sur le sol tandis que Jean réexplique une dernière fois à Pierre le fonctionnement du bureau.

- Ne t'inquiète pas, Jean. Ce n'est pas la première fois que je te remplace. Tout se passera bien. Et puis, mon cousin m'aidera en cas de coup dur. C'est un garçon serviable, sur qui l'on peut compter, dit Pierre pour le rassurer.

- J'ai confiance en toi mon ami. Bien il est temps que je parte. Plus tôt je commencerai ce voyage, plus tôt je serai de retour.

Ils retournent ensemble dans le vestibule. Jean met sa cape de voyage, charge son sac de voyage sur son dos et met en bandoulière la sacoche contenant le précieux colis. Après avoir pris son bâton de marche et embrassé son ami d'enfance, il passe le seuil de sa porte d'un pas hésitant et se retourne. Son ami lui sourit et lui sert une dernière fois la main.

Jean a un pressentiment. Quelque chose va se passer durant ce voyage. Pas pour Pierre, tout est calme autour du Lac BleuCiel. Mais pour lui. Ce voyage va être plus qu'une simple livraison.

jeudi 12 mars 2009

Pour ces flocons doux
Témoins d'une adolescence
Pas de parapluie

lundi 9 mars 2009

Les chroniques des Crépusculaires

Je découvrais ce titre au hasard de mes navigations sur le site de jeu de rôle sden.org, à la recherche d'une inspiration pour une histoire qui a du mal à germer.

Intrigué par le titre et alléché par le jeu de rôle qui en est issu, j'achetais le volume intégral au cours d'une balade au centre ville de Montpellier.

Le quatrième de couverture laissait présager encore une oeuvre de fantasy sans originalité, parsemé de combat "tripes et boyaux" sans réelle histoire.

Je tentais quand même le coup, après avoir lu 2 pages au hasard comme je fais souvent. Grand bien m'en pris car il s'avère que c'est une grossière erreur au final de choisir un livre par son résumé.

Mathier Gaborit nous offre avec ces chroniques une oeuvre baroque, sombre mais empreinte d'une poésie subtile. Fini les dragons vilains et les orques bourrins, place aux Danseurs, Fées Noires et Cryptogramme-magicien. Sans oublié les Eminences Grises, qui tire les ficelles des barons marionettes.

jeudi 29 janvier 2009

Le comte de Monte Cristo

Douce
Apre
Vengeance
D'un homme dur
Nous saisi nous gêne
Pour faire apparaître sous la plume
De Dumas la toute puissance d'une volonté
Impitoyable mais en tant qu'humaine soumise à celle des femmes et de Dieu

vendredi 23 janvier 2009

Plic ding et tong
Bétons et verdure ensemble
Douce musique