mercredi 26 novembre 2008

Un destin à tout prix


- « Tu vas mourir !» lui cria Jean.
- « D’autres avant toi ont essayé ! » lui répondit Michel
Les armes s’entrechoquaient avec rage. Coup d’estoc, coup de taille, esquive et fente ! La chorégraphie mortelle durait depuis un moment.
Face une telle fureur, la nature faisait silence ; seul le ciel semblait résonné de cette violence, se chargeant de nuage hostile au soleil.
Soudain l’averse commença. Les adversaires trempés se fixaient l’un l’autre, cherchant la faille. Un éclair fugace détermina le dernier assaut. Armant sa lame pour une ultime taille, Jean ne trancha que des gouttes d’eau tandis que Michel se fendant à l’extrême lui transperçait le ventre.
Avant de s’effondrer sur son ancien ennemi, Michel dit dans un murmure : « Une fois de plus j’avais raison… ».


La bouche pâteuse et le corps meurtri par plusieurs entailles, Michel se levait. Le soleil était déjà haut dans le ciel. L’averse avait complètement trempé le sol, transformant le pré en un vaste marécage éphémère. Prenant appui sur son arme, Michel se relevait avec difficulté. Après s’être étiré, il contemplait le corps de Jean puis pensait ses blessures. Sans tristesse, il se détournait et quittait le champ pour rejoindre la route. Cette route qu’il suivait depuis déjà un an et qui devait le mener à son destin.


Son destin. Il y a encore un an il ne pensait pas en avoir un exceptionnel. Fils de forgeron dans un village miteux, il avait néanmoins découvert dans les livres de l’abbé que son père était le descendant d’une prestigieuse famille. Son arrière grand-père avait quitté le château où il était maitre d’armes à cause d’une relation avec une demoiselle de la cour et maîtresse du seigneur. En partant précipitamment, son ancêtre oubliait son arme, dernier vestige d’une méthode de forge légendaire. Une guerre détruisait 10 ans après le château, enfermant dans ses ruines cette lame exceptionnelle. Une légende naissait par la suite à propos d’une arme maudite, ayant provoqué la ruine du château. Bon nombre d’aventurier avaient essayé de la retrouver mais en vain. Tous avaient péri, tué par un puissant gardien.
L’abbé l'encourageait vivement à mener cette quête parce qu’étant le descendant de celui qui possédait cette arme, il avait de plus grandes chances de réussir. Avec la bénédiction de l'abbé et la réticence appuyée de son père, il quittait la forge familiale et partait en quête de son héritage.


Il ne comprenait pas pourquoi son père voulait l'empêcher de faire cette quête. "L'abbé est un mauvais homme" lui disait-il. "Sous de fielleux sermons, il berne tous les habitants du village. Ne tombe pas dans son piège !". Michel pensait que son père était jaloux que lui puisse réussir car qu'il était resté simple forgeron. Ils s'étaient donc quittés en mauvais terme mais Michel s'en moquait. Ce destin prestigieux était pour lui. La richesse et la gloire l'attendait au bout du chemin et personne ne pourrait l'en empêcher.


De nombreuses péripéties l’attendaient au cours de son voyage. De nombreux adversaires qu'il vainquit à chaque fois. Puis il rencontrait Jean. Jean avec lequel il se liait d’amitié. Ils affrontaient tous les deux de nombreux danger, vaincu des ours et des loups grâce à leur seul courage et leur talent inné pour le maniement de l’épée.
Cette amitié durait jusqu’au moment où Michel avait appris que Jean était aussi en quête de l’épée fabuleuse. Cette nouvelle les avait tous deux bouleversés. Jean pensait qu’ils devaient continuer ensemble, les chances étant d’autant plus grande ; Michel quant à lui voulait continuer seul : la gloire était pour lui car il était le dernier descendant de l’ancien propriétaire. Jean était resté mué face à cet argument mais son attitude était devenue maussade. Quelques jours plus tard, une querelle à propos du partage d’une récompense finissait de briser leur amitié. Un duel s’en suivait, se concluant par la victoire de Michel.


Triste victoire que celle qui se conclut par la perte d’un ami. Mais Michel refusait d’y penser. Il devait se concentrer sur son objectif. Après tout, l’abbé avait beaucoup insisté sur le fait que ce devait être une quête solitaire et que sur lui seul tomberait le manteau de la gloire.


La route quittait le sous-bois humide pour arriver sur une vaste plaine. Petit à petit, les arbres se faisaient plus rare et l'herbe plus éparse. A mesure qu'il progressait, le paysage se désolait. L'herbe devenait grise et les quelques arbrisseaux étaient remplacés à mesure par des rochers.
Au sommet d'une courbe, Michel apercevait sa destination : un château en ruine, qu'éclairait un soleil sur le déclin. Toutes les tours étaient tombées, le pont-levis était réduit à quelques planches instables. Les murs étaient éventrés et les bâtisses intérieures n'offraient plus le refuge passé.


Passant sous le porche, Michel arrivait dans la cours quand il aperçut un chevalier armé, visière de casque baissée.
- "Que viens-tu chercher en ces lieux désolés ?"
- "La gloire en héritage ! L'épée de mon grand-père apportera la renommée que je mérite !"
- "C'est ceci dont tu parles" répondit le chevalier en brandissant une lame au reflet magnifique. "Il va falloir la mériter…"
- "Que veux-tu dire ? Tu veux te battre c'est cela ? " dit Michel avec arrogance. "Sache que j'ai défait tous mes adversaires jusqu'à maintenant.
- "Et bien cela risque de changer !" rugit son adversaire en se précipitant sur lui.
Michel n'eut le temps que de te jeter son paquetage et de tirer son épée pour bloquer un coup si puissant qu'il le fit reculer contre un mur.
Sans répit, son ennemi l'assaillit de coup furieux. Michel du faire preuve de toutes ses compétences et tous ses réflexes pour éviter les coups mortels. Il fit quelques timides tentatives mais son adversaire était vraiment trop fort.
Après lui avoir forcé à plier le genou, son adversaire s'arrêta.
- "Il est inutile de t'acharner, jeune présomptueux. Tu ne peux pas gagner !" dit-il en se retournant et en commençant à enlever son casque.
Michel saisit cette opportunité et plongea sur lui en brandissant sa lame. L'autre surprit ne put esquiver le coup et eut la tête fendue.
C'est seulement à ce moment que Michel reconnut son père.
- "NOON ! Père ! C'était vous!"
- "oui mon fils… je ne voulais pas que tu fasses cette quête… pas dans ses conditions… et pas pour cet homme…"
- "Qui mon père ? De qui parlez-vous ?"
Mais son père ne lui répondit pas, exhalant sa dernière bouffée d'air.
A cet instant, un rire mauvais perçait le silence de mort qui était tombé sur le château.
- "Tu sembles prêt maintenant, Michel !"
- "Qui est là ? Qui es-tu ?"
- "Celui qui t'a promis un destin exceptionnel voyons. M'as-tu déjà oublié ?"
- "L'abbé ? C'est vous ?"
- "Prends ton héritage mon enfant ! Saisi toi de cette lame et porte mes couleurs. Je t'assurerais chaque victoire si tu m'aides dans ma soif de conquête ! N'as-tu pas envie devenir célèbre ? Veux-tu finir comme ton père, mort pour une cause inutile : la défense du bien et la liberté des peuples. Regarde-le maintenant. Vois où l'a mené son arrogance. Tu peux devenir plus que cela Michel. Je peux faire de toi un roi."
Michel ne répondait rien, restant à genou auprès de son père, l'épée maudite dans les mains. Puis soudain il serra la lame à s'en entailler les mains et leva la tête le regard noir mais déterminé.
- "Maintenant lève toi !" rugit l'abbé. "Nous avons un royaume à conquérir !"

mercredi 5 novembre 2008

Ouverture

Bonjour à tous !

J'ouvre aujourd'hui ce nouveau blog pour publier des nouvelles que je vais écrire.

Je vais essayer de tenir le rythme d'une tous les mois.

A très bientôt !