lundi 7 septembre 2009

Les traméclairs - Journal d'un aventurier

La route est longue et exténuante. Accablé par le poids de mon équipement je gravis la colline en soufflant.

Un grand donjon noir se dresse au sommet. Il est composé de grands blocs d'obsidienne noire sertis entre eux par des plaques d'argent. Ces blocs sont tellement polis qu'ils reflètent les dernières lumières du soleil couchant comme le ferait un miroir. Enorme bloc solitaire au milieu de son parc, il semble impressionner la nature elle-même et la force à faire silence. Pas une âme qui vive au abord de ce domaine ni à l'intérieur. Aucun bruit ne perce le silence de la nuit qui arrive.

Quelques salamandres peureuses s'enfuit à mon approche dans les fourrées alors que je dépasse l'imposante bâtisse. Pas très malignes, elles laissent derrière elles une trainée brulée. J'en attrape quelques unes facilement (une bonne flamme les attire toujours et je ne me sépare jamais de mon briquet) que je mets dans un sac enchanté contre les effets du feu. Je les revendrais un bon prix à la ville.

Passé le haut de la colline, la vallée se dévoile à mes yeux comme une large pleine cultivée ici et là par quelques courageux. Je distingue au loin une rivière grâce aux chatoiements de ses eaux. Une troupe de saltimbanque s'est installée sur le flanc ouest de la colline. La route longe leur campement, d'où s'échappe les rires et les cris des artistes. Quelques enfants jouent autour du chapiteau, essayant de refaire les gestes experts de leur parent. Un chapiteau élancé et multicolore se dresse fièrement au bas de leurs roulottes sur le sol devenu plat.

Je réajuste mes sacs et reprend la route. J'observe discrètement ces artistes répéter en plein air leurs numéros. J'évite cependant de croiser le regard opaque des adultes : ils peuvent vous accabler d'insultes s'ils trouvent que vous les regardez de travers... Mais ce sont de braves gens, libres aussi bien de corps que d'esprits. Toutes les cours de tous les royaumes du monde demandent leur service quelque soit la troupe. Leur travail ne manque pas pour eux.

Pas très loin se dessine la route et le sillage des traméclairs bleus. J'appréhende toujours le voyage avec ses bestioles mais c'est le plus sûr et le plus rapide moyen de se déplacer entre les villes.

Ils se font rarement attaqués et pour sûr! ils ont la taille et l'apparence de leur côté : de gigantesques mille-pattes, faisant plus de 50 pieds de long, large comme un pont-levis et de couleur bleu chatoyant. De plus, ils crachent des éclairs quand ils sont de méchantes humeurs. Voilà de quoi découragés les plus intrépides bandits !

Mais ils ont la faculté de pouvoir supporter sur leur dos une charge considérable. C'est pour ça que les Dresseurs les ont domestiqués et les utilisent comme transport de masse pour les gens qui, comme moi, doivent souvent voyager.

Avec l'aide des Bâtisseurs, ils ont aménagés des compartiments fixés sur le dos de ces créatures. Chaque compartiment peut accueillir environ douzaine de personnes assises et se trouve placé entre 2 plaques chitineuses du dos de l'animal.

Il y en a un qui attend son heure pour partir. Je me dépêche de dévaler la colline et arrive juste à temps pour acheter mon bon de transport et embarquer dans l'un des compartiments que l'hôtesse m'indique. Il n'y a pas beaucoup de monde encore. Tant mieux, je n'aurais pas à faire le voyage debout.

Harassé par la fatigue, je m'assoupis rapidement, bercé par les mouvements de l'animal.